TISSIUM

TISSIUM : RETENEZ BIEN LE NOM DE CETTE MEDTECH FRANÇAISE CAR SON PROCÉDÉ POUR REMPLACER LES AGRAFES ET LES POINTS DE SUTURE EN CHIRURGIE EST AUSSI DISRUPTIF QUE PROMETTEUR.

De la chirurgie sans points de suture interne

Le réel est étroit, mais le possible est immense. C’est peut-être en méditant Lamartine que Christophe Bancel (DG et cofondateur) et Maria Pereira (Directrice Innovation et cofondatrice) se sont lancés en 2013 dans l’un des défis les plus prégnants des actes chirurgicaux : reconstruire les tissus endommagés et restaurer leur fonction naturelle.
C’est au Massachussetts Institute of Technology (MIT) que leur procédé révolutionnaire est inventé. Mais de quoi s’agit‑il ? « C’est un nouveau matériau, un polymère, dont la consistance s’apparente à celle du miel à l’état normal et qui devient solide, mais flexible et adhésif, après photo-activation à la lumière en quelques dizaines de secondes, explique Romain Attard, Directeur financier. C’est une solution unique pour reconstruire les tissus humains de manière atraumatique. Contrairement aux points de suture et aux agrafes, nos polymères biomorphiques n’endommagent pas les tissus qu’ils sont censés réparer et permettent de corriger un éventuel manque de précision des technologies existantes
car leurs propriétés adhésives ne s’activent qu’une fois passées sous la lumière bleue. »

Une usine sur mesure

Si le champ des possibles s’avère très large, Tissium se concentre (pour l’instant) sur trois champs thérapeutiques : la réparation des nerfs périphériques, le traitement des hernies et celui des fuites de sutures en chirurgie cardiovasculaire.
Mais, en même temps que le procédé devenait mature, la question de la fabrication se posait avec de plus en plus d’acuité.
Pas avare de courage, la jeune MedTech a pris la décision de construire sa propre unité de production : « En 2018, nous avons bâti cette usine car le process industriel n’existait pas,
souligne Romain Attard. Notre site de fabrication assure la réception de la matière première, la filtration stérilisante, la purification par CO2 supercritique en environnement aseptique, le remplissage aseptique des seringues avec le polymère, la fabrication d’implant par impression 3D avec le polymère, le packaging et le contrôle
Qualité… C’était un défi colossal qu’il a fallu relever car aucun sous-traitant ne possédait les équipements industriels pour répondre à nos exigences très spécifiques. »

Très attendu par les chirurgiens

Après l’obtention des autorisations nécessaires auprès des autorités réglementaires, et plus particulièrement de la FDA dans un premier temps,
Tissium proposera ses solutions chirurgicales basées sur ses polymères à une communauté mondiale de chirurgiens qui les attendent avec impatience : « De nombreux chirurgiens, surtout américains, nous ont accompagnés tout au long du process de développement et leurs tests sont très concluants. » Les fondateurs de Tissium ont bien fait d’avoir des rêves assez grands ; cela leur a permis de ne jamais les perdre de vue quand ils les poursuivaient.